Portraits étudiants
6 octobre 2021
Portraits d’étudiant.e.s IVADO – Sékou-Oumar Kaba
Notre initiative « Portraits d’étudiant.e.s IVADO » consiste à partir à la rencontre des étudiant.e.s de notre communauté pour faire connaître leurs parcours, leurs motivations et leurs ambitions !
Nous avons interrogé Sékou-Oumar Kaba, étudiant au doctorat en informatique à l’Université McGill et à Mila, l’Institut Québécois d’Intelligence Artificielle.
- Peux-tu te présenter en quelques mots?
Je m’appelle Sékou-Oumar Kaba, je suis actuellement étudiant au doctorat en informatique à l’Université McGill et à Mila, l’Institut Québécois d’Intelligence Artificielle. Je travaille sous la supervision du professeur Siamak Ravanbakhsh. J’ai grandi à Québec et je suis originaire de la Guinée.
- Quel est ton parcours?
Je n’ai pas commencé mes études en informatique et en statistiques, mais plutôt en physique. J’ai fait un baccalauréat dans ce domaine à l’Université Laval, suivi d’une maîtrise à l’Université de Sherbrooke affiliée à l’Institut Quantique. J’ai travaillé pendant ma maîtrise à modéliser les matériaux supraconducteurs à l’aide de méthodes numériques et mathématiques. Par la suite, j’ai travaillé un peu comme scientifique de données avant de décider de retourner dans le milieu académique et de faire un doctorat.
- Qu’est-ce-qui t’a motivé à t’orienter en intelligence numérique ?
D’abord, le fait que c’est actuellement un domaine vibrant et stimulant scientifiquement. Les dernières années ont vu énormément de développements en intelligence artificielle, mais des questions fondamentales restent sans réponse : un algorithme peut-il vraiment faire preuve d’intelligence et de créativité? Peut-on obtenir des garanties de performance et de sécurité par rapport à l’intelligence artificielle? En plus de rejoindre mes intérêts, ce domaine s’accordait bien avec les compétences que j’ai acquises en tant que physicien et grâce à mes expériences de travail. Selon moi, l’intelligence numérique est un domaine accessible pour les gens de tous les domaines à condition d’avoir un certain intérêt pour la programmation. Finalement, le fait que ce domaine soit en pleine expansion fait aussi que les opportunités ne manquent pas, c’est un autre facteur qui m’a encouragé.
- Sur quoi travailles-tu dans le cadre de ton projet de recherche?
Je travaille avec le professeur Siamak Ravanbakhsh sur les applications l’apprentissage automatique à des problèmes de physique. Pour la première partie de mon doctorat, je m’intéresse à prédire les propriétés de matériaux en utilisant l’apprentissage profond. L’idée est que les propriétés d’un matériau telles que sa conductivité électrique ou sa solidité sont déterminées par les atomes qui le constituent. Cependant, pour obtenir ces propriétés, il faut effectuer des calculs de physique très coûteux en ressources et en temps. Mon projet vise à mettre à profit les données que nous avons déjà sur des centaines de milliers de matériaux. Un algorithme d’intelligence artificielle peut utiliser ces données et comprendre les relations entre la structure chimique et les propriétés d’un matériau. Nous espérons donc pouvoir utiliser ces méthodes pour faciliter la découverte de nouveaux matériaux.
- Quelles qualités te sont utiles dans ce projet?
La curiosité, les habiletés de communication et la détermination sont des qualités qui sont essentielles dans mes recherches. Les solutions à des problèmes de recherche viennent parfois d’endroits inattendus où on est amenés par pure curiosité ou simplement par désir d’expérimenter. Les aptitudes de communication sont aussi importantes puisqu’un travail scientifique acquiert de la valeur quand il est partagé aux autres chercheur.euse.s. Dans un domaine multidisciplinaire comme le mien, c’est un défi constant d’arriver à faire en sorte que tout le monde se comprenne. Finalement, il est indispensable de faire preuve de détermination puisqu’il est très rare qu’un projet de recherche se déroule sans imprévus.
- Quelles sont tes ambitions pour l’avenir?
J’aimerais continuer à faire de la recherche. L’enseignement est aussi un domaine qui me parle, je trouve que c’est stimulant de transmettre des connaissances et de susciter un intérêt. Je souhaite donc évoluer dans le milieu académique et devenir professeur. En parallèle, j’aimerais aussi travailler à rendre plus accessible pour le public les retombées et surtout le plaisir de la science. La science est souvent vue comme une tour d’ivoire, il faut pour moi briser cette image.
- As-tu une ressource à partager?
La présidente de Mila, Valérie Pisano, a donné une excellente entrevue au podcast « Femmes en affaires » que je recommande. Elle parle entre autres du rôle que la recherche en intelligence artificielle pourrait jouer sur des questions sociales et environnementales. Je suis aussi fan de l’émission « Science en questions » animée par le physicien Étienne Klein.
- Qu’est-ce-que ce projet t’apporte sur le plan personnel?
La recherche est une aventure humaine, c’est un des aspects les plus importants pour moi. J’ai la chance de travailler avec des gens passionnés d’origines et de milieux divers. C’est l’occasion de nouer de belles amitiés et d’en apprendre plus sur d’autres cultures. Mais c’est aussi un apprentissage sur soi-même. On teste constamment ses limites, ce qui rend à la fois plus modeste et plus confiant en ses habiletés.